De notre expérience professionnelle en tant que psychologues auprès de jeunes parents, s'est dégagé un intérêt commun pour ce champ de la périnatalité et pour la construction des premiers liens mère-père-enfant.
Il nous semble qu'à côté d'un accompagnement médical intense et performant du temps de la grossesse et de l'accouchement, la dimension psychique de la maternité, de la paternité peut être reléguée en arrière plan.
Les parents racontent parfois, des années plus tard, avec une douleur encore vive tel événement parvenu au cours de l'attente, de la grossesse, de l'accouchement, des premiers mois de vie de l'enfant. Nous supposons que c'est le fait que cet évènement n'ait pas été entendu dans sa dimension psychique qui l'a inscrit comme blessure.
Aujourd'hui, la médecine prénatale s'avère donc très performante.
Mais lorsque la grossesse est très médicalisée les parents peuvent se sentir dépossédés de cette aventure intime, et leur désir étouffé par le poids des diverses techniques. |
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Ce qui devrait être vécu comme une étape de maturation l'est parfois comme une épreuve infantilisante, déresponsabilisante.
Nous pouvons nous demander quel en est l'impact psychique sur cette femme, cet homme, ce couple en attente d'un enfant.
Par la suite, l'accompagnement médical intense autour de la grossesse et de l'accouchement contraste totalement avec le désert qui peut suivre la naissance.
Les sorties de la maternité sont souvent très rapides alors que la femme est encore extrêmement fragilisée physiquement et psychiquement par cet événement bouleversant.
L'éclatement des familles, l'éloignement géographique d'avec ses propres parents ou amis peut engendrer un fort sentiment de solitude qui laisse la mère en relation duelle avec son bébé, sans possibilités de relais pour souffler, se retrouver. |
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